La Maison de la Dîme
On estime que cette maison, de style gothique tardif, a été construite au XVe siècle, peut-être en 1439 d’après une date qui devrait figurer sur un plafond emmené au château du Haut Koenigsbourg.
La sculpture de la porte d’entrée : une ancre avec deux clous et la peinture d’un bateau sur un mur du couloir, font penser à la corporation des Bateliers.
La maison pouvait être un relais, une maison de commerçant ou la résidence du patron de la Corporation des Bateliers de la Moselle.
Pourquoi alors l’appeler « Maison de la Dîme » ?
Sans doute parce qu’à un certain moment, peut-être au XVIe siècle, elle a servi à entreposer le produit de la Dîme, étant la maison du prieur du couvent ou du décimateur (celui qui au Moyen Age collectait la Dîme).
Par la suite, bien avant la Révolution, elle dut passer aux mains de particuliers. Le plus ancien nom cité, est un nommé DUVAL qui l’aurait vendue en 1790 à la famille HALLE.
Plus tard encore, elle fut partagée, divisée, occupée par plusieurs familles, avant d’être achetée, en 1986, par la commune et restaurée avec le concours de l’Etat et du Département de la Moselle.
Histoire vraisemblable de la Maison de la Dîme
En 1490, Nicolas DUVAL se fait construire à RUTELA, au bord de la Moselle, une maison de style gothique.
Nicolas était batelier. Il faisait du commerce fluvial entre METZ et TREVES (transport de charbon de bois, vin, blé, viande, poisson...) ; il s’enrichit très vite.En 1600, l’arrière-petit-fils de Nicolas, Michel qui n’aimait pas la navigation, propose ses services en tant que décimateur aux Chartreux dont l’abbaye devenait trop petite pour stocker la Dîme. Cette charge lui apporta de bons bénéfices.
En 1723, la fille de la Maison se maria avec Hubert HALLE. Leur arrière-petite-fille vendit la cheminée et les stucs des plafonds aux Allemands.
En 1911, la Maison fut acquise par la famille MULLER qui fit une fenêtre de plus dans la façade avant, à la place de la cheminée.
En 1950, la famille BRUN devient propriétaire de la Maison.
Le 17 avril 1984, la Maison de la Dîme, comme l’avait nommée les Rettelois, fut classée monument historique.
En 1986, elle est achetée par la commune de RETTEL pour 120 000 F.
En 1987, la restauration de la façade avant commença pour un montant de 500 000 F.
Actuellement, la restauration des intérieurs poursuit son cours grâce au concours des Monuments Historiques.
Maison de la Dîme, les étapes de la restauration :
1986 Achat par la commune
1987 Nettoyage du grenier et de la cave - Réfection de la façade avant
1988 Démolitions au rez-de-chaussée à gauche - Réfection de la façade latérale et arrière
1989 Démolition de la grande cheminée - Réfection du plafond de la grande pièce
1990 Découverte de peintures murales - Installation de la cheminée et pose de plancher dans la grande pièce
1991 Pose de fenêtres dans la grande pièce - Pose de plancher sur le palier
1995/1998 Réfection des stucs du couloir à l’entrée - Aménagement des pièces avant au rez-de-chaussée - Réaménagement de la grande pièce à l’étage
1998/2000 Fin de la réfection des stucs du couloir - Aménagement des pièces centrales et arrière du rez-de-chaussée - Début de la rénovation des pièces arrière du 1er étage
2001 Fin des travaux
Maison de la Dîme : une inauguration attendue...
Après 15 ans de travaux de restauration, la Maison de la Dîme a été inaugurée le 16 septembre 2001 par M. Leroy, Président du Conseil Général de la Moselle.
Classée monument historique en 1984, elle avait été achetée 120 000 F (18 293,88 Euros) par la commune en 1986. La restauration entreprise à partir de 1987 qui a débuté par la rénovation des façades puis des intérieurs a coûté 4 millions de F (609 796,07 Euros) dont 1 million de F (152 449,02 Euros) à la charge de la commune, le reste étant financé par l’Etat et le Conseil Général de la Moselle.
L’association des Amis de la Maison de la Dîme qui s’était tant investie dans les premiers travaux et qui a soutenu (parfois à contrecœur) le travail de messieurs COLAS et GOUTAL (les architectes des monuments historiques) peut désormais se féliciter du résultat.
D’autant que Mme Eliane BONTEMPS, pour cette journée mémorable, avait mobilisé un ensemble d’artistes, peintres et sculpteurs pour donner à cette bâtisse du 15e siècle un aspect tout à fait remarquable.